mercredi 30 juin 2010

On a été jeune

Et on savait s'amuser, pardi - quand Kent s'appelait encore Cokenstock.

Je suis content 1/1

Et vous dites : - Après ? - Sous un mont qui surplombe,
Près des flots, j'ai marqué la place de ma tombe;
Ici, le bruit du gouffre est tout ce qu'on entend;
Tout est horreur et nuit. - Après ? - Je suis content.

dimanche 27 juin 2010

Le côté du plus fort

Pour célébrer l'anniversaire du premier territoire invaincu de la Révolution, une des affiches du film, celles des frères Stenberg - il y a en eu d'autres, de Rodtchenko, de Lavinsky, par exemple : à voir ici, clic-clic. Quant à la chanson, il semble bien qu'on ne trouve nulle part à l'écoute la version de référence, celle bien sûr de Ludwig von 88. Sinon, le film en entier, c'est là clic-clic.

samedi 26 juin 2010

Cul-de-sac

Selon JLG, tout ce qu'il faut pour faire un film, c'est une fille et un fusil. Here we go : Polanski, un flingue de type indéterminé et Françoise Dorléac († 26 juin 1967).

jeudi 24 juin 2010

Décollation

C'est votre joie, ô fragiles poupées !
Car vous avez toujours aimé naïvement
Les joujoux flamboyants et les têtes coupées.

Théodore de Banville, La danseuse clic-clic, et Lucien Lévy-Dhurmer, ici - ou Cranach der Ältere, ou Klimt, ou Moreau là-bas clic-clic : la Saint-Jean-Baptiste (Feat. Pete Doherty).















mardi 22 juin 2010

La nostalgie, camarade



Un peu de grâce, forcément, mais aussi de cette laideur des 80's, comment a-t-on pu vivre ça comment, jusqu'au clip griffé Collard : tant pis, celle là, c'est juste spéciale dédicace rien que pour moi. Et, bien entendu, comme pour toutes les chansons qui brisent le coeur, il y a une version Arno clic-clic.

lundi 21 juin 2010

Big Money

Tiens, la Saint-Rudolph. Pour Valentino, c'est chez Dos Passos qu'il faut aller voir, dans la grosse galette - le danseur d'adagios, pages 224 à 229 de mon Folio 1176 : sa vie, sa mort, le cirque à ses funérailles, le spectaculaire en son commencement.

Ce ne fut qu'au bout de deux jours que les flics purent suffisamment déblayer les rues pour laisser passer les couronnes envoyées de Hollywood et pour que les reporters puissent les décrire. [...]
Le train funéraire partit pour Hollywood.
A Chicago, plusieurs personnes furent blessées en essayant de voir le cercueil ; mais cela ne parut plus en première page.
Le train arriva à Hollywood à la page 23 du New York Times.

Lit-on encore Dos Passos ? On devrait.

dimanche 20 juin 2010

Bricoler dans l’incurable

J'ai connu toutes les formes de déchéance, y compris le succès.

[Emil Cioran est mort à Paris le 20 juin 1995. Le portrait, superbe, est de Marc Trivier.]

vendredi 18 juin 2010

Relance de la consommation




Béret #1

Relisant les Chroniques de Manchette (Rivages), un article du Matin, le 27 octobre 1983, une visite (???) à Robin Cook. Lequel, parlant de The Devil's Home On Leave, alors en cours de publication : "Je me suis fait si peur en écrivant que je suis allé chez le voisin et nous avons bu jusqu'à l'aube". Tout est dit.
En VF, c'est Les mois d'avril sont meurtriers, collection Folio Policier. Le film de Laurent Heynemann, avec Marielle et Bisson, mérite mieux que l'oubli dans lequel etc.

mercredi 16 juin 2010

Blues

Une chanson passé minuit, Stars fell on Alabama, et puis bien sûr tout le disque, Songs for Distingué Lovers, et le souvenir de Dennis Stock, mort en janvier de cette année, ses photos de Billie Holiday, en voilà une, celles - illustrissimes - de James Dean, et le souvenir, encore plus lointain, de Frank O'Hara, dont je ne sais rien sinon justement ce poème, The Day Lady Died, et quelques photos - avec des peintres, avec Allen Ginsberg. (Wikipedia, clic-clic, www.frankohara.org, clic-clic.)


It is 12:20 in New York a Friday
three days after Bastille day, yes
it is 1959 and I go get a shoeshine
because I will get off the 4:19 in Easthampton
at 7:15 and then go straight to dinner
and I don’t know the people who will feed me

I walk up the muggy street beginning to sun
and have a hamburger and a malted and buy
an ugly NEW WORLD WRITING to see what the poets
in Ghana are doing these days

I go on to the bank
and Miss Stillwagon (first name Linda I once heard)
doesn’t even look up my balance for once in her life
and in the GOLDEN GRIFFIN I get a little Verlaine
for Patsy with drawings by Bonnard although I do
think of Hesiod, trans. Richmond Lattimore or
Brendan Behan’s new play or Le Balcon or Les Nègres
of Genet, but I don’t, I stick with Verlaine
after practically going to sleep with quandariness

and for Mike I just stroll into the PARK LANE
Liquor Store and ask for a bottle of Strega and
then I go back where I came from to 6th Avenue
and the tobacconist in the Ziegfeld Theatre and
casually ask for a carton of Gauloises and a carton
of Picayunes, and a NEW YORK POST with her face on it

and I am sweating a lot by now and thinking of
leaning on the john door in the 5 SPOT
while she whispered a song along the keyboard
to Mal Waldron and everyone and I stopped breathing

lundi 14 juin 2010

Que le temps passe vite

Catholique par ma mère, musulman par mon père, un peu juif par mon fils
Bouddhiste par principe
Alcoolique par mon oncle, dépravé par grand-père, sans classe ma vieille honte
Névrosé par grand-mère
Royaliste par ma mère, fataliste par mon frère, communiste par mon père
Marxiste par mimétisme

Athée, oh, grâce à Dieu
Athée, oh, grâce à Dieu

[Ce sont des choses qui s'en vont dans l'inéluctable naufrage : que le temps passe vite. Marcel Mouloudji est mort le 14 juin 1994.]

samedi 12 juin 2010

La splendeur d'un enterrement de première classe

Tiens, la Saint-Onuphre, le nudiste anachorète. Un vieil égyptien, Paphnutius, le découvre dans le désert, simplement vêtu de sa barbe et de ses cheveux : Onuphre meurt après lui avoir annoncé qu’il était envoyé par Dieu pour l’enterrer. Paphnutius se lamente, ne sachant comment ensevelir l’anachorète dans une terre si dure, quand surgissent deux lions, qui se couchent près d'Onuphre, lui lèchent les pieds puis creusent la tombe avec leurs griffes. Les fresques sont au cloitre Sant’Onofrio, Rome.



























vendredi 11 juin 2010

mercredi 9 juin 2010

Nous n’avions pas fini


Pas inintéressant, me semble-t-il, après et malgré les irréprochables et précédents interprètes (Martin et Ogeret, par exemple).

lundi 7 juin 2010

Le cauchemar climatisé

La rencontre d'Emma Goldman, disait-il, avait changé sa vie, faisant d'un futur cow-boy un écrivain, et un anarchiste - ainsi se présentera-t-il encore à l'extrême fin de sa vie, quand il sera des témoins du Reds de Warren Beatty. Entre temps : toute une œuvre, pour se demander comment ne pas vomir usines, servage du salaire, artifices de l'existence citadine, taudis, temples de l'argent, machines, trucs et machins, et tout, et tout. Et ce cauchemar climatisé - de ces titres qui suffisent à clore le débat : Henry Miller est mort le 7 juin 1980.
La photo de Miller avec Margaret Neiman est de leur ami Man Ray : on trouvera ici clic-clic toute l'histoire.

vendredi 4 juin 2010

La Princesse de Trébizonde

Bon sang, la Sainte-Marthe. Selon Wikipedia, c'est elle qui tiendrait ici attaché le dragon, une tarasque donc, que Saint Georges transperce de sa lance. Mes sources ne le disent pas, qui renvoient plus classiquement à la princesse des légendes : qu'importe, tout est bon pour voir, et revoir, Paolo Uccello.

Le secret de l’accumulation primitive

Sorti du matin même de Fresnes ou il avait été prendre un repos bien mérité, Croquignol arpentait le pavé d'un air triste. C'est pas l'tout, se dit-il, fini d'être logé, nourri, éclairé et blanchi aux frais du gouvernement, va falloir se r'mettre au turbin, c'est malheureux ! j'commencais à m'y faire, à ma p'tite vie de rentier. Or le turbin auquel Croquignol faisait allusion consistait en filouteries, vols, cambriolages et autres expéditions de ce genre dont il avait fait sa profession tres peu recommandable. [...] Ah, mais c'est lui ! mais oui c'est c'vieux frangin d'Croquignol ! s'écria Ribouldingue. Ben, mon vieux y'avait rudement longtemps qu'on ne s'avait pas vu ! T'as donc été à la campagne ? Bref, on vida de nombreux litres et on causa affaires. Croquignol proposa à ses deux vieux copains de s'associer avec lui, ce qui fut conclu séance tenante. Les trois amis trinquèrent à la prospérité de la nouvelle association et, de joie, en pincèrent un rigodon des plus réussis. La bande des Pieds Nickelés était fondée. A l'unanimité ils décidèrent de ne pas la faire publier dans les petites affiches par simple modestie, n'en doutez pas.

Le 4 juin 1908, première parution des Pieds Nickelés dans L'Épatant.

jeudi 3 juin 2010

But I said no no no

- Je m'appelle Ed et je suis un sale crétin alcoolique et drogué.
- Salut, Ed! psalmodient en choeur les joyeux soiffards et camés convalescents.
- Je suis sorti de désintox aujourd'hui. Ma putain de bonne femme s'est barrée. Je croyais que ca s'arrangerait si je décrochais. Mais je me sens comme une merde de chien grillée sur un petit pain rond. J'ai tellement envie de boire, de sniffer de l'héro ou de fumer du crack que j'en ai l'odeur dans la bouche. Cette salope a volé mes mômes. J'ai envie de la tuer.
- Merci de ta franchise, Ed, gazouille Miss Visage-réjoui avec un sourire péteux. Ça s'arrange. Donne du temps au temps.

mardi 1 juin 2010

Femmes damnées

Le 1er juin 1855, publication dans La Revue des Deux Mondes des dix-huit premiers poèmes des Fleurs du Mal.